grammaire aidenet

Accord participe passé avec AVOIR




Concordance des temps  (770)

Si j'aurais su, j'aurais pas venu !

Correspondance des temps de verbe    Définitions de base

On appelle concordance des temps la correspondance qui existe entre le temps du verbe de la proposition principale et celui d'une proposition subordonnée. Cette dernière est le plus souvent introduite par la conjonction de subordination QUE.

La concordance des temps est une règle présentant quelques difficultés. Il importe surtout que la phrase "chante bien" et que les oreilles ou les yeux de l'auditeur ou du lecteur ne soient pas agressés.
Choisissez ! Il fallait que vous sachiez votre texte > Il fallait que vous sussiez votre texte.

 

L'ASPECT, faut-il le rappeler, exprime la façon dont est présenté le déroulement ou l'accomplissement d'une action.
Cette action peut être présentée comme en cours de réalisation (fait NON ACCOMPLI = formes simples) ou déjà terminée (fait ACCOMPLI = formes composées avec les auxiliaires "avoir ou être").
- Il conduit, il conduisait, il conduira la voiture > NON-ACCOMPLI.
- Il a, il avait, il aura conduit la voiture > ACCOMPLI.

 

§Verbe.770 / a - Temps et modes des verbes

mode  Le verbe de la subordonnée est à l'un des modes suivants : INDICATIF si l'action est réelle, SUBJONCTIF si l'action est incertaine ou CONDITIONNEL si l'action est soumise à condition.

 

temps Le verbe de la subordonnée correspond à un temps qui est fonction du moment où l'action se passe et en rapport avec les autres actions de la phrase :
- Je crois qu'il pleut (maintenant = simultanéité).
- Je crois qu'il pleuvra (demain = postériorité).
- Je crois qu'il pleuvait (hier = antériorité).

 

analyse verbes

§Verbe.770 / b - Concordance des temps commandée par le sens, la subordonnée est à l'indicatif

On rapporte les faits chronologiquement :

A1 - Si le verbe de la proposition principale se trouve au présent ou au futur*, le verbe de la subordonnée se met au temps demandé par le sens (affaire de bon sens !) :

- Je suppose (ind. présent)...

... qu'il chante (ind. présent) actuellement.
... qu'il chantait (ind. imparfait) en prenant sa douche.
... qu'il chanta (ind. passé simple) dimanche dernier.
... qu'il a chanté (ind. passé composé) hier.
... qu'il avait chanté (ind. plus-que-parfait) avant son mariage.
... qu'il chantera* (ind. futur) demain.

 

A2 - Si le verbe de la proposition principale se trouve au passé, le verbe de la subordonnée se met selon le sens aux temps suivants.

Imparfait ou passé simple si le fait est simultané :
- J'ai cru (ind. PC) qu'il chantait (ind. imparfait) à notre arrivée.
- Il nous salua (ind. PS) dès qu'il entra (ind. PS).

Futur du passé ou futur antérieur si le temps est postérieur :
- J'ai pensé (ind. PC) qu'elle chanterait (cond. futur) demain.
- J'ai pensé (ind. PC) qu'elle aurait chanté (cond. futur antérieur) avant-hier.

Plus-que-parfait ou passé antérieur si le fait est antérieur :
- J'ai cru (ind.PC) qu'il avait chanté (ind. PQP) hier.
- Il chanta (ind. PS) dès qu'il eut obtenu (ind. passé antérieur) le silence.

*** Si une action se passe PENDANT qu'une autre a lieu (c'est-à-dire ni avant, ni après) alors on utilise le couple imparfait / passé simple
L'imparfait exprime une action dans la durée : Je regardais la télévision...
Le passé simple exprime une action soudaine : ... lorsque Pierre entra dans la pièce.

 

analyse verbes

§Verbe.770 / b - Le verbe de la proposition principale est à l'indicatif et celui de la proposition subordonnée est au subjonctif.

B1 - Si le verbe de la proposition principale se trouve au présent ou au futur, le verbe de la subordonnée se met :

Au présent du subjonctif pour marquer la simultanéité ou la postériorité :
- Il veut (ind. présent) qu'elle parte (subj. présent) de suite.
- Il demande que tu commences immédiatement.
- Il voudra
(ind. futur) qu'elle parte (subj. présent) plus tard.
- Il faudra que tu lises les conditions du contrat avant de signer.

Au passé du subjonctif pour marquer l'antériorité :
- Je veux (ind. présent) qu'il soit parti (subj. passé) à mon arrivée.
-
Il doute qu'elle ait écrit.

 

B2 - Si le verbe de la proposition principale se trouve au passé, le verbe de la subordonnée se met :

À l'imparfait du subjonctif pour marquer la simultanéité ou la postériorité :
- Je voulais... (ind. imparfait)
- Je voulus... (ind. passé simple)
- J'ai voulu... (ind. passé composé)
- J'avais voulu... (ind. plus-que-parfait)
- J'eus voulu... (ind. passé antérieur)

... qu'elle partît (subj. imparfait) sur-le-champ.
... qu'elle écrivît
(subj. imparfait) plus tard.

 

Au plus-que-parfait du subjonctif pour marquer l'antériorité :
- J'ordonnais... (ind. imparfait)
- J'ordonnai... (ind. passé simple)
- J'ai ordonné... (ind. passé composé)
- J'avais ordonné... (ind. plus-que-parfait)
- quand j'eus ordonné... (ind. passé antérieur)

... qu'il fût parti (subj. plus-que-parfait ).
...
qu'ils eussent écrit.

 

Noter, très important :

L'emploi de l'imparfait ou du plus-que-parfait du subjonctif est aujourd'hui réservé à la langue écrite et particulièrement dans la langue littéraire. C'est pourquoi surtout dans la langue parlée, et parfois dans la langue écrite ordinaire, on procède aux substitutions suivantes :

On remplace couramment l'imparfait par le présent :
- Il fallait que vous sachiez (subj. présent) conduire pour obtenir votre permis (Au lieu de : Il fallait que vous sussiez (subj. imp) conduire pour obtenir votre permis).

On remplace couramment le plus-que-parfait par le passé :
- Il fallait que nous ayons su (subj. passé) conduire pour obtenir notre permis (Au lieu de : Il fallait que nous eussions su (subj. pqp) conduire pour obtenir notre permis).

 

analyse verbes

§Verbe.770 / c - Concordance des temps obligatoire

Cette concordance des temps obligatoire, appelée aussi "servitude grammaticale", correspond en général au passage du discours au récit :

Face à un ou plusieurs interlocuteurs, un locuteur peut choisir de tenir des propos sur une situation à laquelle il participe lui-même. Il énonce, il communique : c'est le mode du discours.

Lorsque le locuteur raconte un événement (ou une série d'événements) auquel il ne participe pas, mais qu'il se contente de rapporter et qu'il s'efface devant les faits pour seulement dire comment ils se sont produits : c'est le mode du récit.

 

discours   Le présent du discours est alors remplacé par un imparfait, et le passé composé par un plus-que-parfait :
- Je fais ce que je souhaite. > > > récit > > > Il faisait ce qu'il souhaitait.
- Je crois que je me suis perdu. > > > récit > > > Il croyait qu'il s'était perdu.

 

récit  Le futur ou le futur antérieur est remplacé par un conditionnel présent* ou un conditionnel passé*** :

* - Il est prévu (ind. présent) qu'on vous téléphonera (futur) dès qu'une décision sera prise (futur). > > > récit > > > Il était prévu (ind. imparfait) qu'on lui téléphonerait (cond. présent) dès qu'une décision serait prise (cond. présent).

*** - Il est prévu (ind. présent) qu'on vous téléphonera (futur) dès qu'une décision aura été prise (futur antérieur). > > > récit > > > Il était prévu (ind. imparfait) qu'on lui aurait téléphoné (cond. passé) dès qu'une décision aurait été prise (cond. passé).

 

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